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martedì 4 febbraio 2014

Diario di Bordo.(111)







« Femme, réveille-toi » [3]
(mise en contexte)
par Emanuèle Gaulier
[Née Marie Gouze, et mariée à Louis-Yves Aubry, au décès de celui-ci,] elle construit son identité en commençant par abandonner le nom de son défunt mari pour choisir celui d'Olympe de Gouges, formé du prénom de sa mère et d'un dérivé de son patronyme.
[...]
En 1786,dans la préface de sa pièce L’homme généreux,elle écrivait:”Voilà comme notre sexe est exposé.Les hommes ont tous les avantages…On nous a exclues de tout pouvoir,de tout savoir”.
 [...]
En 1784, Olympe de Gouges est touchée par une pièce très contestée de Beaumarchais enfin représentée, Le mariage de Figaro. Elle en retient surtout la place primordiale donnée aux femmes montrées comme des êtres responsables et réfléchis, victimes de l'irresponsabilité des hommes “traitées en mineures pour nos biens,punies en majeures pour nos fautes!Ah!,sous tous les aspects,votre conduite avec nous fait horreur ou pitié”.Elle décide d'en faire une suite, Le mariage inattendu de Chérubin, en 1786, en mettant la condition féminine au centre de son intrigue dénonçant le mariage forcé (Jean-Jacques Rousseau avait déjà mis au goût du jour le mariage d'amour dans La Nouvelle Héloïse), le joug paternel et marital.Elle prone déjà la solidarité féminine.[…]L’idéed’une égalité naturelle entre les deux sexes était aussi défendue,entre autres,par diserot,Condorcet,Helvetius ou D’alembert dans son essai,Des femmes,de 1774:”A’ l’égard des ouvrages de génie et de sagacité, mille exemples nous prouvent que la faiblesse du corps n'y est pas un obstacle dans les hommes. Pourquoi donc une éducation plus solide et plus mâle ne mettrait-elle pas les femmes à portée d'y réussir? »
[...]
Dès les premiers jours de la Révolution,la question de la condition des femmes est
Soulevée,poussée notamment par des hommes comme condorcet dans son Essai sur l’admission des femmes au droit de cité en 1790:”Tous n’ont-ils  pas violé le principe
De l’égalité des droits,en privant tranquillement la moitié du genre humain de celui de concourir à la formation des lois,en excluant les femmesdu droit de cité?” Il n’ est
pas écouté et le droit de vote des femmes n'est pas d'actualité. Très vite, Olympe de Gouges comprend que la mise en pratique de la Déclaration est loin d'être acquise et s'inquiète de voir que la contre-révolution, menée également par des femmes gagne du terrain. Observant la situation se dégrader, la répression se durcir avec la loi martiale et le tragique 17 juillet, Olympe de Gouges décide de prendre aux mots la Déclaration de l'Assemblée et de pousser la Constituante à prendre des mesures avec sa Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, le 14 septembre 1791, car pour elle « cette Révolution ne s'opérera que lorsque toutes les femmes seront pénétrées de leur déplorable sort, et des droits qu'elles ont perdus dans la société ».
Elle reprend tous les artiche de la Déclaration de 1789 en les “féminisant”,afin de montrer que la nation est effectivement bisexuéemais que la différence sexuelle
Ne peut être un postulat en politique ni dans l’exercice de la citoyenneté. Elle met alors la Révolution face à ses insuffisances puisqu'elle n'aboutit pas à ce qu'elle a promulgué. Par conséquent, elle demande le droit de vote et l'éligibilité pour tous dans son article premier, revendiquant ainsi pour les femmes un véritable statut de citoyenne active et l'égalité de droits pour l'accession à tout emploi et à toute dignité. Olympe de Gouges revendique également la liberté de parole [...]
Cette liberté d’expression est également à l’origine de sa formule restée la plus célèbre:”la femme a le droit de monter à l’échafaud; elle doit avoir le droit de monter à la tribune.”
Les femmes n’étant pas considérées comme des sujets juridiques,elles sont alors sanctionnées par des lois sur lesquelles elles ne peuvent s’exprimer et qu’elles doivent pourtant subir.Ces lois sont faites uniquement par des hommes et ne prennent pas en compte les besoins, les désirs et les opinions des femmes, ce qu'Olympe de Gouges considère comme la plus grande injustice. 
[...]
La possibilité du divorce  par consentement mutuel sera l’autre grande avancée  de la Révolution pour la condition féminine en 1792,mais il sera vite dénoncé en 1795 et aboli en 1816.Partiellement restauré en 1884, il ne redeviendra possible qu’en 1975.
[...] comme le justifie Talleyrand en 1791 : « Si nous leur reconnaissons les mêmes droits qu'aux hommes, il faut leur donner les mêmes moyens d'en faire usage. Si nous pensons que leur part doit être uniquement le bonheur domestique et les devoirs de la vie intérieure, il faut les former de bonne heure pour remplir cette destination. »
Voulant pourtant œuvrer pour le « bonheur public », Olympe de Gouges ne s'était pas fait que des amis.Bien qu’elle ait toujours agi par patriotisme,on lui reproche certaines de ses idées,comme la dernière exprimée dans sa brochure deu 19 juillet 1793: Les Trois Urnes ou le salut de la patrie, par un voyageur aérien :elle y demande que chaque département puisse choisir le type de gouvernement qu’il souhaite ,afin d’éviter la guerre civile qu’elle redoute.or,le 29 mars,une loi avait étévotée,proclamant le contraire.
Dénoncée avant même d'avoir pu placarder sa brochure, Olympe de Gouges est arrêtée le jour même
C’est donc en qualité de femme de lettres qu’elle comparaît devant le tribunal révolutionnaire et en tant qu’auteur de ses écrits qu’elle est condamnéeà mort,sans jamais les rrenier.Le 3 Novembre  1793,alors qu’elle arrive à Place de la Révolution,elle aurait prononcé ces mots:”Fatal désir de la Renommée,pourquoi ai-je voulu être quelque chose?”
Elle avait voulu être la personnification de cette divinité allégorique, avoir cent yeux, cent oreilles et cent bouches pour tout voir, tout entendre et tout raconter. Mais d'autres pensaient autrement et, juste après sa mort, on pouvait lire dans La feuille de Salut Public : « Elle voulut être homme d'État. Il semble que la loi ait puni cette conspiratrice d'avoir oublié les vertus qui conviennent à son sexe. »
Sa célère formule de l’article X de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne  devint la devise du mouvement féministe du XIX siècle.

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